Travail et sécurité en utilisant des outils tranchants

Blessures, tiques, risque incendie, orage, etc.
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Johann
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Travail et sécurité en utilisant des outils tranchants

Message par Johann »

Travail et sécurité en utilisant des outils tranchants.

voici un article tiré d'outdoors magazine qui est très important a lire:

Travail et sécurité en utilisant des outils tranchants.
On 16 September 2008, by James
Image

Les précautions de base à prendre lorsque l’on manipule des outils coupants, machettes, haches, hachettes...

Types de lames et prise en main

Cet article s’applique à tous objets coupant, machettes, haches, hachettes, golok, kukri, parang, bolo, etc.
Tous sont des types de lames avec leurs fonctionnements et leurs pièges. Il convient de prendre son temps pour découvrir la manière dont ils se comportent pour pouvoir travailler en toute sécurité.

Un de nos lecteurs s’est raté comme cela, il coupait, golok en main droite, en allant de l’extérieur vers le milieu, le golok est passé à travers le sapin et a fini dans sa main : chirurgie des tendons et tout. Il faut toujours couper vers l’extérieur, au moins cela ne peut pas trop venir vous couper ! Hem, lui, il n’aime plus les golok !.

Moi j’avais un kukri cold-steel (un des premiers), et je réduisait des branches de 3 à 5 cm en petit tronçons, ca prend deux, trois coups, tu tiens le morceau devant toi, jambes très écartées, tu mets 3 coups à 45° en tournant, et hop, cela prend 3 secondes. Un des coups a pénétré le bois, tourne à 90° dedans, enlevé un gros copeau, traversé le bout de ma chaussure et le dessus du gros orteil, jusqu’à l’os. Première leçon : contrôler sa force, la position de la lame !

Cela vient de la géométrie du kukri, qui, avec un tranchant déporté sous l’axe de la poignée, a tendance à accentuer les rotations du manche, si la lame n’est pas bien alignée avec le coup. Les golok y sont moins sujets, car le tranchant est derrière l’axe, ce qui a plutôt tendance à redresser le coup, mais toute lame peut faire de même si on y met trop de puissance et c’est impossible à rattraper, la poignée tourne réellement dans la main !

Enfin, bon voila, il fallait que je parle un peu de sécurité :

Considérations d’ordre général

Le type d’étui
Certains étuis sont en bois, d’autre en cuir ou plastique. Il est souvent difficile de s’assurer de l’intégrité de l’étui, ce qui laisse planer un danger si on dégaine ou rengaine sans prendre de précautions. Un impact peut parfois facilement les fendre. Certains étuis ne maintiennent la lame que par gravité ce qui peut être un problème si l’on se penche.

Dégainer et rengainer
On fait attention à ses doigts, toujours, on ne les place donc pas au contact de l’étui du côté ou se trouve le tranchant. Donc on retire les doigts du côté tranchant du fourreau, car à force, la lame peut le couper.

Ou alors, on fait les choses a la japonaise, comme pour les katana, en appuyant le dos de la lame sur le fourreau. Ce n’est pas parce que la lame est grande sur la photo que cela n'arrive pas avec un couteau de 10 cm. Cette méthode a l’avantage de ménager le fourreau.

Travail à la hache et à la machette
On frappe toujours vers l’extérieur, en extension du bras, JAMAIS vers le centre ou vers soi, ou en fermeture de bras. Cela évite que la lame ne puisse revenir vers une partie de votre corps. Il est recommandé de s’abaisser, afin de pouvoir bénéficier de la protection du sol

Cela vous évitera de jouer au Rwanda tout seuls. Je vous rassure, les grandes lames comme celles-ci ne sortent jamais de la maison (je dirais même du coffre), c’est plus vraiment socialement accepté comme taille, faisant des plis disgracieux dans les smokings, et j’utilise en général plus petit, même dans le jardin. Le maximum vraiment utilisable c’est dans les 33 cm de lame, au-delà de 43 cm c’est un peu grand et lourd. Seul exception, le débroussaillage sur commande.

Longueur de lame et de poignée
Le petites lames, en cas de déflection ou de rebond sont plus difficiles a éviter. Les grandes lames peuvent fournir la protection du sol, qui évite que le rebond puisse venir vous toucher.

Pouvoir de coupe
Un outil fort coupant coupe mieux sans fatigue, mais en cas de ratage se montrera aussi fort méchant.

Les dangers:

Rotations et déflections: la lame entre le matériau ou un matériau auquel on ne s’attendait pas, tourne dedans, et ressort, ou rebondit simplement, dans une direction impromptue.. En général, cela arrive lorsque la puissance appliquée est trop forte, ou lorsque le tranchant se trouve en dessous de l’axe de la poignée, et mal aligné par rapport à la direction du coup. Aussi selon le type de lame, les kukri par exemple y sont sujet, si l’on ne s’en sert pas bien.

Effet de sabre: Le sabrage consiste à tirer sur la lame au moment ou elle rencontre le matériau a couper. C’est un mouvement extrêmement efficace, qui peut créer de grosses surprises. La lame passe à travers plus de matériaux et parfois sans s’arrêter…
Effet de kukri: C’est une sorte de sabrage a l’envers. Lorsque la lame rencontre le matériau à couper, on pousse la poignée vers l’avant ou on lui donne une rotation vers l’avant, c’est aussi très surprenant.

Effet de beurre, ou l’on pousse sur un morceau de bois et tout d’un coup ça lâche, je m’appuyais sur ma jambe, et j'ai raté la fémorale de peu… qui ne s’est pas fait une balafre comme ça ?

Fourreau qui ne bloque pas la lame, on se penche, et zing, 40 cm de rasoir que se barrent vers le sol et soi-même au milieu, évitez de rattraper avec la main et priez pour les pieds et les genoux.

Energie du matériau: je coupe un tronc déjà en flexion, ou je secoue tellement qu’une branche haute casse, ou je suis dans un bois qui se fend facile, ou l’arbre est incliné, ou le morceau est dur et flexible, bref, je me prend un morceau de ce que je coupe dans la tête, cela peut tuer. Certaines espèces canadiennes sont connues pour cela, l’arbre se fend sur toute la longueur alors que le bûcheron est en train de faire la première fente, et il se prend le bas dans la figure.

S’empaler Toujours tout couper au plus bas, et faire attention en se baissant de pas s’empaler sur ses propres piquets que l’on a fait en coupant autour de soi. La protection des yeux est un plus dans ces cas.

Outil de mauvaise qualité, manche qui se défait, fourreau coupé...

Manche trop court: autant la cognée frappe la terre si on se rate, autant la hachette reviens dans les genoux... Il faut donc se baisser, chercher la protection en étant en avant ou au-dessus du point de frappe.

Précautions d’emploi:

• N’avoir aucun membre ou partie de soi au milieu de la trajectoire possible derrière le matériau à couper et a environ 45 degrés autour de chaque côté. N’avoir personne a portée, bras étendus.
• Couper vers l’extérieur, jamais vers le centre ou vers soi, ou utiliser deux mains. Apprendre doucement le comportement des outils neufs .
• Ne pas donner une lame hors de son fourreau à quelqu’un.
• Ne jamais taper à pleine puissance, ça ne fait pas aller plus vite et a moins que l’outil soit adapté (cognée) et que l’on ait l’expérience suffisante, c’est très dangereux, et ça fatigue plus vite !
• Donner des trajectoires aussi parfaites que possible aux lames.
• Eviter que le tranchant ne pénètre avec un angle différent de la trajectoire.
• Quand on est fatigué, on s’arrête, on respire et on fait autre chose.
• ll existe des positions de protection, on les choisit (s’abaisser quand on fend du bois avec une lame), couper SOUS les pieds, couper vers l’extérieur, fendre les bûches jambes écartées, la bûche en arrière, etc.
• Utiliser un bâton de protection en bois dur, il permettra de bloquer les rebonds et réflexions, il permet aussi d’écarter et de maintenir la végétation.
• On observe, on réfléchit et on choisit, on ne coupe pas n’importe quoi n’importe comment.
• On se protège, gants, pantalon kevlar ou pas, lunettes, chaussure à coques, etc.
• On répare ou on jette les outils dangereux.
• On travaille en toute conscience, pas d’alcool ou de psychotrope quelconque, café inclus.
• On n’oublie pas les scies qui souvent abattent la même quantité de travail dans les mêmes conditions avec moins de danger et de fatigue.
• On ne coure pas et on fait attention a son équilibre.
• On ne fait JAMAIS confiance à quelqu’un d’autre pour la sûreté de ses mouvements.
• Avoir de quoi assurer les premiers secours auprès de soi.

Pour les petites lames et les pliants:


Dangers
• Position de coupe en poussant mauvaise.
• Verrou qui casse, glisse ou lâche.
• Lame qui casse.


Précautions
• Quand on coupe quelque chose en poussant on essaie de ne pas être derrière, on utilise une planche, ou on tourne le couteau dans sa main et l’amène bloqué sur sa poitrine, lame vers l’extérieur, et on tire avec l’autre main qui tient le ou le materiau à couper, ce qui est une position très forte, le genou en position accroupie à la place de la poitrine est aussi un bon point de force.
• on ne fait JAMAIS confiance à un pliant pour la tenue de son verrou, quel que soit le modèle et le marketing associé.


Bon, en théorie vous le saviez déjà. Je le sais, et je me fais encore des fermetures éclair (en oubliant de manière évidente une des règles).

En addition, voici une liste de règles que l’on donne aux macheteros professionnels:

Utilisation des équipements de protection suivants :
1. Bande antidérapante sur le manche (grip de raquettes de tennis).
2. Chaussures de sécurité montantes.
3. Protèges-tibia.
4. Casque.
5. Kit de premiers secours à proximité.
6. Fourreau.
7. Gant pour la main opposée.
8. Utiliser un bâton de protection. C’est un bâton avec un « crochet » au bout tenu dans la main opposée à la machette qui sert à prévenir les blessures aux membres inférieurs, réduire les risques de rebonds et équilibrer le corps.
9. La pointe de la machette doit être ronde.
10. Les machettes doivent être inspectées avant le travail. Les machettes endommagées doivent être remplacées ou réparées. Garder les tranchants aiguisés.
11. Les fourreaux doivent être transportés tout le temps et doivent être utilisés quand la machette n’est pas en service.
12. Les macheteros doivent être séparés d’au moins 3 mètres (5 mètres recommandés).
13. Les macheteros doivent inspecter la zone de travail et prévenir les autres avant de commencer à couper. Toujours prévenir les macheteros avant de rentrer dans leur zone de travail.
14. Le premier coup doit être « non puissant », il sert à tester la résistance. Dans les zones d’herbes hautes, utiliser le bâton de protection et les machettes larges de débroussaillage.
15. Ne jamais frapper vers le bas du corps.

Post-Scriptum :

Dans l’espoir d’éviter ainsi des incidents et accidents.
CrocoLil Dundee
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Re: Travail et sécurité en utilisant des outils tranchants

Message par CrocoLil Dundee »

Si je puis me permettre, quand on biseaute un bout de bois, éviter de le faire en direction de quelqu'un :sup:
Ça c'est un couteau, fils !
Blizzard

Re: Travail et sécurité en utilisant des outils tranchants

Message par Blizzard »

Si une lame qui coupe bien fait des blessures plus profondes, elle ne dérape pas ou la chose coupée ne cède pas brusquement. Donc un outil bien tranchant est moins dangereux qu'un émoussé, à condition de s'en servir correctement.

Un tranchant effilé pénètre, ne rebondit pas.

Et surtout, dès qu'un outil de coupe n'est plus en service on doit y mettre la (une) protection de tranchant ou le remiser dans une position non dangereuse dans un endroit où il ne risque pas de causer des accidents.

La sécurité n'est que du bon sens et ne s'accommode ni de négligence, ni d'étourderie.

L'apprentissage de l'utilisation des outils ou de tout objet dangereux devrait commencer par les règles de sécurité. Mais hélas, beaucoup s'estiment trop intelligents pour lire les modes d'emploi : ce sont ceux-là qui remplissent les lits d'hôpitaux et les cimetières.
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