S'il fut un mode de vie, c'est devenu une mode pour beaucoup. Certes quelque peu confidentielle, mais une mode quand même.pierre a écrit :Le bushcraft, ou ce que nous appelons ainsi existe depuis toujours, il fut un mode de vie obligatoire à une époque et un loisir aujourd'hui.
Une catégorie de gens s'est vite aperçue de la contre-vérité du dire d'Alphonse Allais : « Il faut construire les villes à la campagne, parce que l'air y est plus pur. » L'incongruité du propos est énorme, c'est ainsi que les campagnes disparaissent au profit des villes et de leurs défauts.
Au-delà des « jeux » avec un couteau, il y a la constatation que la nature qui est aux portes de nos villes est la grande inconnue. Quand pour quelque motif que ce soit des gens y pénètrent, ils découvrent qu'il y a une faune et une flore qui sont comestibles ou dangereuses, parfois les deux. Mais là, catastrophe, elles ne sont pas présentées en barquettes sous capote : non le lait ne sort pas d'une brique en carton.
La télévision montre maints documentaires animaliers, exotiques, ce qui fait que les gens en savent plus sur les habitants des jungles, savanes, mers et océans lointains que sur ceux de nos rivières et forêts. Quant à la flore c'est d'une grande misère.
L'intérêt d'une revue consacrée à notre activité est d'être éclectique. Toutefois le lecteur λ est plus motivé par le matériel et les actions spectaculaires car il en veut pour son argent et ça flatte son ego. C'est une constante, il ne lit que ce qui l'intéresse — ce qui est humain — comme il s'estime trop intelligent pour lire un mode d'emploi. Beaucoup ignorent que les tâches les plus humbles s'apprennent.
Le périodique devient une somme de documents d'initiation et de découvertes pour inciter à parfaire ses connaissances et qu'on peut consulter à loisir, c'est aussi le moyen, au fil des parutions, de proposer une étude sur un sujet. Son autre intérêt est d'informer sur l'existence de produits anciens ou nouveaux ; toutefois, la frontière est ténue entre l'information et la publicité et il est aisé, plus ou moins contre son gré, de franchir le pas : ces produits ont des fabricants, parfois exclusifs, il est donc difficile de ne pas les citer.
Maintenant, le rapport à l'argent est inévitable. Je parle de l'argent en tant que valeur de troc, qu'on le veuille ou non le troc ne peut se faire que contre autre chose au moins d'égale valeur à l'objet échangé. Dans notre société, l'étalon valeur est sonnant et trébuchant. Peut on troquer le magazine de Flo contre une cuillère en bois ?