Voici un petit compte rendu de ma seule et unique sortie Bushcraft avec un pote, en juillet 2017, dans l'orne.
Unique donc, mais j'ai eu l'occasion de faire pas mal de bivouacs lors de rando velo ou de Fêtes médiévales. Dont certains vraiment vraiment Roots comme 4 jours de pluie torrentielle non stop sous un barnum et dans la boue, ou une nuit de tempête avec des vents de plus de 100km/h avec pour seul équipement un tissu servant de tarp improvisé, heureusement a peu près étanche, et mon duvet. J'en ai pas mal des petites aventures comme ça, je vous raconterai à l'occaz, même si c'est pas trop le thème
Tout ça pour dire qu'avec un peu d’équipement, et des conditions correctes malgré pas mal de pluie le premier jour, c’était plus une ballade de santé qu'un trip survivaliste.
Donc nous sommes partis avec mon pote, après avoir laissé la voiture en bord de forêt, pour une petite rando, de 7/8 km, jusqu'à un endroit que j'avais repéré sur google map en forêt de Bellème.
Arrivé dans la zone, nous avons cherché un endroit pour faire le camp, à l'abris des promeneurs éventuels, ce qui nous a encore pris une grosse heure. Pas facile de trouver un endroit qui rassemble toutes les conditions; Espace dégagé, bois mort, eau pas loin, a l'abris des regards.
Nous avons fini par trouver ce coin, juste en surplomb d'un étang. Chouette endroit.
Maintenant, c’était l'heure de monter le camp, on était déjà en milieu d'après midi et j'avais envie de me faire un coin un peu sympa,
Mon pote est resté beaucoup plus soft et a monté son hamac + tarp assez rapidement. Il s'est choisi un coin juste en surplomb de l'étang, avec une vue imprenable de son hamac.
De mon coté, je suis allé courir les environs pour ramasser pas mal de bois mort pour me faire un lit à l'abris de l'humidité, le sol était détrempé, et j'ai fait mon lit, au sens propre.
J'ai ensuite monté mon tarp decath, acheté il y a quelques années pour remplacer une tente dans mes sacoches lors de mes rando vélo. pour m'abriter de 2 cotés, d'ou venaient les vents dominants, même si le vent était très faible.
Après ça, comme je n'avais pas de tapis de sol, j'ai coupé quelques fougères qui poussaient à foison juste à coté pour m'en faire un.
j'en ai aussi profité pour faire un pare-feu et un foyer sous le bord du tarp et y stocker du bois à sécher. l'idée étant de faire un petit feu, bien à l'abris de la pluie, qui me permettrai de cuisiner et manger assis sur mon lit, et me servirait de chauffage la nuit tombée. Aucun risque que quoi que se soit prenne feu, tout étant détrempé.
Après l'ajout d'une paroi de branchages et d'une couverture de survie sur mon matelas improvisé, mon nid douillet était enfin complet.
L'heure des réjouissances approchant à grand pas, j'ai allumé le feu avec un firesteel et des écorces de bouleau trouvées sur le chemin. J'ai aussi un briquet médiéval à silex avec moi, mais il n'y a pas à dire, le Firesteel c'est quand même beaucoup plus efficace. c'etait ma première utilisation, c'est adopté.
Pas besoin d'un gros feu, j'ai fait un petit feu en étoile, de la taille d'un brûleur de gazinière. c'est super économe en bois, il y a juste a rapprocher les bûches vers le centre de temps en temps pour le faire repartir. Je suis allé chercher de l'eau dans l'étang, hum, bien stagnante quand même, assez verte avec pas mal de petites bestioles. Je l'ai pré-filtrée avec une paille, et je l'ai mise à bouillir dans la popote.
Vient ensuite la cuisine, au menu, Riz et lentilles, agrémentés de morceaux de saucisson et de fromage, huile d'olive, sel / poivre. et un extra pour aujourd'hui, on a trouvé quelques bolets sur le chemin, je les ai fait revenir à coté pour agrémenter l'ordinaire.
C'est prêt, à table, c'est l'heure de la dégustation. Bon en fait, rien de transcendant, mon riz aux lentilles il n'est pas extra, mais par contre c'est hyper nourrissant, et j'avais une faim de loup. Les bolets, c’était beaucoup mieux, mais dans le lot, il y en avait un qui avait un gout différent, moins bon. Même si visuellement ils étaient similaires. j'ai préféré ne pas terminer pour éviter une mauvaise surprise.
Après quelques heures de discussions au coin du feu, et une petite ballade nocturne, l'heure du coucher à sonnée. hop, je me glisse dans mon drap de soie et mon duvet, je m'installe, et j'essaye de m'endormir.
j'ai mis pas mal de temps à trouver une position confortable, le lit de fougère que j'avais fait étant très fin, je sentais les aspérités du sommier de branches. ça m'a permis d'entendre quelques animaux passer tout près, chevreuil je pense, peut être aussi un renard. J'avais mis une branche pour fermer l'entrée de mon abris, pas envie de me faire réveiller en sentant le groin d'un sanglier sur la joue !
J'ai fini pas trouver le sommeil, et j'ai bien dormi, j'ai eu très chaud sous mon duvet, du coup je l'ai laissé ouvert, le feu sous le tarp et le réflecteur ont fait leur office, je sentais vraiment la chaleur, même si il était minuscule et que je ne l'alimentais pas régulièrement. Mon pote de son coté à eu vraiment froid. Malgrès un bon duvet, il a fait l'erreur de ne pas mettre quelque chose entre son duvet et son hamac, couverture de survie ou tapis de sol.
Réveil et petit déjeuner avec le lever du soleil, magnifique au bord de l’étang.
Bon, il est temps de plier les gaule et de ranger tout ça. Bien sûr, on ne laisse aucun detritus sur place ET on efface au maximum les traçes de notres passage pour redonner à ce lieu tout le naturel qu'il avait avant notre arrivée.
Pour résumer, c’était une très bonne première expérience, et ça m'a permis de voir ce qui était utile ou pas dans mon sac pour les prochaines fois, et ce qu'il pouvait me manquer, au moins pour ce type de sortie et d'environnement. Voici ce que j'ai utilisé ou non, et ce qui m'a manqué.
L'indispensable :
- Le tarp
- le firesteel (ou autre moyen d'allumer un feu)
- le duvet
- Le couteau pliant
- La popote
- Le sac poubelle, on fait mille choses avec, dans mon cas, un tapis de sol au sec, et protéger le sac sous la pluie.
- Un peu de ficelle ou Paracorde
- la lampe frontale
- La couverture de survie
- Une carte et une boussole, c'est très facile de se perdre en foret
- Un téléphone avec gps, quand on se perd même avec la boussole
- A manger, j'ai privilégié le sec, pas lourd ni encombrant, riz, lentilles, fromage, saucisson, et des bananes séchées pour l’énergie. Ca à le merite de se conserver, et on peut en laisser une partie
- De l'eau, ça parait évident, mais il faut en emporter en quantité suffisante si on n'est pas certain de trouver de l'eau de bonne qualité sur place. J'avais pris 2 litres, et ça a été juste, j'ai été obligé de me rationner, l'eau de l'etang etant quand même bien stagnante, je l'ai utilisée pour la cuisine, mais basta
- Un couteau à lame fixe. j'ai un Mora, mais le pliant aurait suffit dans ce cas ou je n'ai pas fait de construction lourde. Il y a toujours moyen de casser une branche à la bonne longueur en la coinçant entre 2 troncs.
- Le drap sac, j'en ai un en soie, c'est confortable, ça ajoute quelques degrés, et ça permet de ne pas pourrir son sac de couchage.
- Les épices, Huile, sel, poivre, sucre, café, ça améliore grandement l'ordinaire.
Voila, fin du compte rendu de cette première sortie, j'espère en refaire d'autres prochainement dans le sud, mais ce sera probablement en solitaire, je ne connais pas encore beaucoup de monde dans ma nouvelle région.