MOYENS D’INFLAMMATION

Friction, percussion, solaire, allumettes, briquet, etc...
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Nihil cogito
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MOYENS D’INFLAMMATION

Message par Nihil cogito »

(Tiré de mon livre Feux et cuisines de camp — Dépôt légal 1990 — ISBN 2-85443-183-9)

MOYENS D’INFLAMMATION
LES ALLUMETTES
Il n’est pas nécessaire de les décrire, tellement elles nous sont familières et font partie de notre quotidien. Cependant, il est utile de donner quelques précisions sur leur emploi et les précautions à prendre en milieu hostile.

QUANTITÉS
Évitez de les gaspiller inutilement, d’abord parce qu’elles sont en bois, ensuite, même si on a le sentiment d’en avoir plus qu’il ne faut, il peut vous arriver d’en manquer et plus vite que vous ne le pensiez. À chaque fois que possible, vous aurez intérêt à les couper en deux dans le sens de la longueur, pour qu’elles servent deux fois, contrairement au dicton populaire. Et surtout, vous devrez toujours essayer d’allumer un feu avec une seule allumette.

PROTECTION CONTRE L’HUMIDITÉ ET L’EAU
Chacun sait pertinemment que les allumettes craignent l’humidité : humides ou pire mouillées, elles ne s’enflamment plus.
Au cours de votre séjour dans la nature, des événements fortuits peuvent survenir brutalement et vous précipiter dans une situation périlleuse, en particulier : froid intense, accident, isolement. Alors, il vous faudra faire du feu pour vous chauffer, cuisiner en attendant des secours et signaler votre position. À cet effet, vous devez pouvoir vous fier totalement à vos allumettes. Pour les garder sèches, il existe différents moyens.
Boîtes cylindriques en métal ou en matière plastique pour films de 35 mm. (ou 24 x 36). Elles sont parfaitement étanches après fermeture correcte. N’oubliez pas de coller un morceau de frottoir à l’intérieur du couvercle.

Tubes, dans les mêmes matériaux, spécialement conçus pour cet usage. Vous les trouverez dans les commerces spécialisés dans la vente d’équipements de plein air, les surplus et les boutiques de matériels de survie.

Tubes de médicaments effervescents ou craignant l’humidité. Leur bouchon contient un sel dessicant assurant la sécheresse du produit. Nous déconseillons de coller un morceau de frottoir sous le bouchon, le sel y est maintenu par un carton-buvard qui absorbe l’humidité éventuelle du tube, vous l’empêcheriez de remplir son office. Glissez en plutôt une bande parmi les allumettes. Prenez la précaution d’étiqueter ces tubes afin qu’il n’y ait aucune confusion sur leur nouveau contenu. Éventuellement, vous pouvez effacer la sérigraphie désignant celui d’origine à l’aide de poudre à récurer servant d’habitude à nettoyer les baignoires, les éviers et les lavabos.

PARAFFINAGE
L’imperméabilisation des allumettes s’obtient par trempage préalable dans de la paraffine ou de la stéarine chaude. Cette technique est facile à réaliser soi-même et sont résultat efficace.

Conduite à suivre
a. Achetez en droguerie un pain de paraffine destiné à recouvrir les confitures pour les préserver de l’oxydation de l’air. La stéarine est plus difficile à se procurer, mais vous pouvez en récupérer en faisant fondre des bouts de bougies de ménage. Il n’est pas interdit de mélanger les deux.

b. Faites fondre la paraffine et, ou, les bouts de bougie au bain-marie (c’est moins dangereux, car au delà de 180 °C. ces matières peuvent s’enflammer spontanément sous l’action d’une chaleur trop forte). Une petite boîte de conserve sert de récipient à la paraffine qui est mise à fondre .

c. Immergez chaque allumette, tête en bas jusqu’au milieu de la hampe, dans la paraffine fondue, pendant 4 à 5 secondes.

d. Fichez chacune d’elle, tête en l'air, dans une bloc de mousse de polystyrène expansé, dans de la pâte à modeler, dans du mastic ou dans une grosse pomme de terre. Laissez refroidir 20 minutes.

e. Enfin, rangez les dans conteneur étanche.

Ce procédé peu coûteux, permet l’imperméabilisation de plusieurs grosses boîtes de ménage, en à peine une heure.

Le plus souvent, vos allumettes n’auront pas subi ce traitement, si elles sont légèrement humides, elles s’enflammeront avec difficulté. Frottez-les quelques secondes dans vos cheveux, elles redeviendront opérationnelles. En effet, les cheveux étant plus ou moins recouverts de sébum (corps gras sécrété par des glandes sous cutanées : les glandes sébacées), elles se graisseront à leur contact et se chargeront aussi d’électricité statique, ce qui facilite encore leur inflammation. Attention, si elles sont trop mouillées, ça ne marche pas.

PROTECTION CONTRE LE VENT
Les allumettes sont aussi très sensibles au vent, le moindre courant d’air les éteint dès que la composition fusante ne brûle plus. En transformant la boîte du commerce en boîte tempête, on réduit cette extinction intempestive. en usant de ce dispositif, veillez à garder la main sur le tiroir de la boîte, là ou la glissière ne le ferme plus, sinon les allumettes se répandront sur le sol, qui par un fait exprès est détrempé.
Pour en terminer avec les allumettes, il faut préciser que là où l’état n’exerce pas son monopole en imposant uniquement la vente d’allumettes de sûreté, vous en trouverez de toutes sortes dans les commerces spécialisés. Entre autres, les allumettes tempêtes qui fonctionnent même par grand vent et celles qui s’enflamment sans l’intermédiaire d’un frottoir chimique (toujours fragile) en les frottant simplement sur une surface rugueuse, on trouve encore ces dernières en Espagne et en Grande-Bretagne.

Dernière précision
Si elles ont séjourné dans l’eau sans qu’il y ait destruction irrémédiable de leur composition fusante, ne les jetez pas, mais séchez-les soigneusement, elles retrouveront leur efficacité.

2. LES BRIQUETS

BRIQUET À AMADOU
Pour l’utiliser au mieux, un apprentissage s’impose, car on en obtient qu’une braise. Il craint l’humidité.

BRIQUET TEMPÊTE À ESSENCE
Le plus connu est le célèbre « ZIPPO® » (cf. illustr. p. 000). Ces briquets furent mis au point pour les marins, car il y a toujours du vent en mer. Plus le vent est fort plus leur flamme est grande. Leur autonomie est liée à l’intensité du vent et à la quantité de combustible (essence ou pétrole lampant) qu’ils contiennent et de la réserve que vous aurez pris soin d’emporter pour refaire le plein. En théorie, on trouve de l’essence partout, cependant il n’y aura pas forcément une station-service à proximité du lieu où vous vous trouverez. Attention, transporter de l’essence, même en faible quantité, sur vous ou dans vos bagages, présente toujours des risques d’inflammation ou d’explosion, pensez y! Munissez vous aussi de pierres et de mèches de rechange, elles non plus ne sont pas disponibles partout.

BRIQUET À GAZ
Seul le modèle jetable est avantageux, car il n’est pas nécessaire de s’encombrer de pierres (que l’on peut perdre) et de réserve de gaz pour le recharger. Son autonomie varie selon qu’il est équipé ou non d’un dispositif de réglage de l’intensité des flammes ; s’il en est dépourvu, il en assure environ 500 d’une durée de 3 à 4 secondes. Si par malheur, il prenait un bain forcé, il redeviendra très vite opérationnel.
Deux ou trois exemplaires permettent de faire face à beaucoup de situations.
Il est interdit en avion (en soute comme en cabine), à plus forte raison ses recharges, c’est son défaut majeur.

BRIQUET AU MAGNÉSIUM
C’est une barre de magnésium munie d’une baguette de pyrite de fer enchâssée dans la tranche d’un des grands côtés.

Mode d’emploi
À l’abri du vent, aidés de votre couteau, détachez des copeaux dans le bloc de magnésium en quantité suffisante pour former un tas de la taille d’une pièce de cinq francs, que vous placerez sur la chose à enflammer. Puis, en frottant la pyrite avec le dos de la lame, vous ferez jaillir des étincelles en vous arrangeant pour qu’elles tombent sur la poudre préalablement obtenue. Alors, elle explosera, en générant une flamme très vive. Rassurez vous, la barre de magnésium ne risque pas de subir le même sort.

Ce briquet, malgré une manipulation délicate, complète avantageusement les moyens classiques de production de la première flamme.

BRIQUET SOLAIRE
Comme son nom l’indique, il ne fonctionne qu’avec le soleil et n’est utile que par temps au beau fixe et/ou dans les régions à fort ensoleillement.

BRIQUET À PERCUSSION
Briquet à silex

BRIQUET À PISTON

3. PYROBARRE

4. LENTILLES OPTIQUES
Mêmes conditions d’emploi que le précédent. Le principe est identique, on concentre les rayons solaires sur un point.

Avec cette méthode, on utilise indifféremment :

— loupe ;
— lunettes de vue ;
— objectifs de jumelles, d’appareils photos ou de caméra ;
— morceau de glace transparente (eau gelée) assez épais pour être usé en forme de lentille.
On peut fabriquer une lentille grossissante en accolant deux verres de montre sous l’eau. Le liquide ainsi emprisonné formera loupe. Ce moyen n’est possible que si vous disposez de deux montres ayant des verres circulaire de même diamètre et de convexité suffisante.
De plus en plus, les montres sont étanches ; de ce fait, leur verre est fortement serti sur le boîtier et vouloir les séparer sans détérioration définitive de l’un ou de l’autre, est hasardeux.
Parce qu’elle donne l’heure, une montre sert aussi à s’orienter, donc ne recourez à cette alternative qu’en toute dernière extrémité.

Par très grand froid, vous pourrez façonner une lentille à partir d’un morceau de glace (eau gelée), en l’usant grâce à la chaleur des mains.

5. ARC ÉLECTRIQUE
Si vous êtes dans l’obligation de vous arrêter longtemps, loin de tout, complètement démuni d’allumettes ou de briquet et si vous vous déplacez à l’aide d’un véhicule à moteur à explosion, vous pourrez faire quand même du feu en utilisant l’électricité. Les moteurs thermiques ont besoin de cette énergie pour produire l’étincelle faisant exploser le mélange air-essence. Elle est emmagasinée dans la batterie des véhicules qui en sont munis, ou produite par le volant magnétique jouant le rôle de génératrice sur les deux roues à moteur de petite cylindrée.

Il est facile d’obtenir du feu grâce à l’électricité.

AVEC UNE BATTERIE
Deux cas possibles.
a. Le moteur fonctionne encore
Il suffit de débrancher un fil de bougie et de le placer au-dessus d’un chiffon imbibé d’essence - même en cas de panne sèche, il en reste toujours un peu dans le réservoir ; si vous ne pouvez la siphonner, introduisez y une ficelle (lestée d’un objet pesant : écrou, caillou, etc.) assez longue pour qu’elle atteigne le carburant et s’en imprègne - puis actionnez le démarreur pour produire l’étincelle qui enflammera le chiffon gorgé d’essence.

b. Le moteur ne fonctionne plus
On utilise directement l’électricité de la batterie en branchant un câble sur chaque borne. La borne positive est mise en contact avec la borne négative par l’extrémité libre des câbles. De cette manière, on obtient un arc électrique qu’il suffit de diriger sur un chiffon préparé comme indiqué ci-dessus.

AVEC LE VOLANT MAGNÉTIQUE
Procédez de la même manière qu’avec la batterie première méthode, mais démontez la bougie et replacez la sur son fil. Ensuite, pour produire l’étincelle, actionnez le volant magnétique en faisant tourner les pédales pour les cyclomoteurs ou la roue arrière des petites motos.
Modifié en dernier par Nihil cogito le mer. 26 sept. 2018 17:52, modifié 1 fois.
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Über L.

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Re: MOYENS D’INFLAMMATION

Message par Über L. »

Pour alimenter le dossier sur les différentes techniques de production de feu

On peut ajouter des techniques à la suite et des photos/vidéos.

La charrue de feu ( fire plow )
vidéo1 :
vidéo2 :
“Si nous prenons la nature pour guide, nous ne nous égarerons jamais.” Cicéron
“Les choses nécessaires coûtent peu, les choses superflues coûtent cher.” Diogène
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