Petit 24H00 dans les Vosges

[Moralés]

Ça fait deux semaines que j'en ai envie alors cet après midi je me lance: Je me casse 24 heures en forêt au dessus de ma vallée. Je vais camper sur le terrain boisé d'un ami. C'est un petit 3 hectares d'épicéas, de hêtres et de bouleaux à 730 mètres d'altitude avec une fontaine pas trop loin. Mon association d'airsoft est en train d'y construire un fort en bois (entres autres) et aujourd'hui jusqu'à demain je vais m'amuser à y installer un coin popotte.

Ce sera l'occasion d'y tester du matos.

[sumadinac]

Et de nous faire des photos
amuse toi bien
prend ta laine, il fait froid la nuit

[christobal]

Il n'y a pas eu trop de dégats en forêt dans ton coin suite à la ¨mini tornade du 30 juin dernier ?

Sinon bonne sortie et bons tests .

[Moralés]

Il n'y a pas eu trop de dégats en forêt dans ton coin suite à la ¨mini tornade du 30 juin dernier ?

Sinon bonne sortie et bons tests .

Merci. oui en effet il y a des dégâts mais ils sont localisés sur le secteur de Gérardmer à 13 km de chez moi. Le coin où je suis parti camper est sur un versant qui a toujours été épargné par le vent des tempêtes.

Petit résumé de ma sortie:

- Habillement:

Pantalon décath de randonnée tout temps, fibre rip stop, poche treilli serrage à la taille par un lacet en plus de la ceinture.
Chaussures Forclaz 500 QUECHUA
Tee shirt d'hivers manches longues Quechua avec un système de maillage intérieur en "bouclettes" pour plus de chaleur.
Veste trekcking respirante achetée 15 euros au Lidl.
Un shemagh.
Un bonnet fin.
Un poncho.
Pour la nuit j'ai mis un froc propre de marque Regata un truc de rando de montagne été léger mais confortable, un tee shirt manches longues genre Damar et un sweat polaire novadry. Bien sur j'ai mis une paire de chaussettes sèches, archi sèches.

Cantine:

Un mini wok, une tasse en alu et mon couteau TOE multifonctions.
Mon réchaud esbit. (en cas de très mauvais temps ou pour chauffer rapidement le contenu de ma tasse.)
Une gourde 75 cl.

Outils:

Une machette bon marché.
Mon tomahawk.
Une scie rétractable Fiskars.
Mon couteau Marttini et son petit frère.

Couchage:
Un sac sarcophage confort 5°.
Un plaid polaire.
Un tapi mousse.

Nourriture:
Nouilles asiatiques au curry.
Soupe aux champignons.
Deux bananes.
4 barres de céréales.
Un gâteau de soja à la banane.
Thès et infusions.
Sucre.

Divers:
Un sac à dos Miltec 50 litres.
Un sac poubelle.
Un trousse premiers secours.
Un fire stell et du coton vaseliné.
Mouchoirs en papiers.
Un bout de savon et une serviette.
Ma brosse à dents bien sur.
Une mini lampe led dynamo
Disponible sur place:

Beaucoup de cordelettes en nylon.
Des bâches.
Des palettes, des planches en diverses tailles.
Un fort en bois en construction.


Je vous laisse respirer avant d'écrire la suite.

[Moralés]

En photos:

Cantine:

http://imageshack.us/photo/my-images/52/cantine20.jpg/



J'ai mis mes clefs de bagnole pour donner une idée de la taille du mini wok.
Je ne sais plus où je l'ai acheté ni combien mais ça devait être moins de 10 euros et je ne regrette pas.Léger robuste, bon conducteur, il peut contenir un litre d'eau à ras bord. Sur la photo il contient 75 cl. Il se nettoie très bien (sur cette sortie des branchettes d'épicéas et un peu d'eau). C'est une gamelle polyvalente: Casserole, bol, saladier, assiette creuse.

La tasse, je m'attarde pas dessus, bonne conductrice mais le problème c'est qu'on se brûle les lèvres quand elle est chaude.

[Moralés]

Les outils:



La machette, je ne m'en suis quasiment pas servi. Le tomahawk était amplement suffisant pour les "gros travaux". Je l'ai achété Une trentaine d'euros dans un Leclerc loisir. J'adore le look tomahawk.

La scie Fiskars, que du bonheur. Elle a dévoré tout ce que je lui ai mis sous les dents. Bois verts ou sec, épicéas, noisetiers et sureaus. Comme beaucoup de scie de ce style, elle scie en poussant comme en tirant. Légère avec une lame rétractable, je déconseille de la porter à l'aide du clip ceinture fourni avec. peu fiable et pas pratique, je lui préfère une poche.

Les couteaux Marttini: Dire que je les possède depuis des années sans savoir à quel point ils sont top. J'en ferai un descriptif dans la partie "test couteaux du fofo". Pour faire court, je pensais acquérir un Enzo ou un EESE4, je renonce pour l'instant. J'ai déjà un très bon et beau couteau.

[Moralés]

Le camp:

J'y vais en voiture et me gare au bout de la route pour monter à pieds les 500 derniers mètres. L'endroit est un terrain d'airsoft aménagé avec des trous de guerre, des palissades, des bunker en bois et deux forts en bois en construction.

Je m'installe dans le fort le plus élaboré et "confortable". Il est doté d'une palissade d'enceinte, d'un trou bunker pas encore couvert, de plusieurs tours dont la plus grosse peut contenir plusieurs personnes. Collée et en appui sur un épicéas de bonne taille, elle est composée d'un rez de chaussée avec deux côtés fermés (ceux qui donnent dans le fort) et deux ouverts au niveaux de la taille ( ceux qui donnent sur l'extérieur). Une échelle permet d’accéder à la plate forme ( pas tout à fait 2,5 mètres de hauteur)qui elle est triangulaire. Les Trois côté sont dotés d'une palissade de 1,5 mètre en moyenne. La vue y est chouette, elle donne sur une bonne partie du terrain et on peut y voir la tour de l'autre fort au loin. Depuis un des angles du triangle, on surplombe la moitié du terrain qui plonge directe en contre pas ce qui accentue l'effet de hauteur.

Un feu de camp est déjà aménagé avec des pierres (l'endroit a du servir à la taille de granite pour fabriquer une ferme et regorge de pierres et d'éclats de pierres). Le feu est entre une des parois de ma tour et une palissade qui dépasse du bunker. Donc deux très bons réflecteurs.

Je suis accueilli par la pluie alors j'enfile mon poncho, je mets mon sac à l'abri au rdc de la tour et je m'attèle immédiatement à poser une bâche pour fermer un des côtés de ce rdc, celui exposé au nord, celui dont on n'aime pas trop le vent. Cet endroit me servira de lieu de replis au sec en cas où le temps empirerait.



La pluie cesse rapidement alors je décide de construire une toiture à la plate forme pour y passer la nuit. Pour ce faire je démonte une grande palette à l'aide de pierres et avec les planches récupérées, je fait une charpente. Il y a des bâches sur place alors la couverture est toute trouvée. Je ne cloue rien, de manière générale, on ne cloue ni ne visse jamais directement sur les arbres (sauf sur les morts comme c'est le cas pour deux des arbres en pointe de la tour). On lie un madrier sur l'arbre et de là part les structures clouées. Pour ma toiture, je ne dispose pas de clous (mis à part ceux restés sur les planches arrachées à la palette). D'ailleurs je pose ces planches avec les clous vers le haut, histoire de ne pas me faire un trou dans la tête plus tard. Les planches seront liés sur les palissades d'enceinte de la plate forme et les bâches seront en partie liées sur la charpente ainsi installée et en partie tendues à l'aide de lestes de pierre. Ainsi en cas de beau temps, on peut "décapoter" la toiture.



Une fois la toiture finie. Je n'ai plus qu'à installer mon couchage.



Je colmate des sources de courant d'aire avec des branchages.

[Moralés]

Les activités:

Le soir arrive vite alors je me mets en quête de bois pour la nuit.
Un bûcheron a travaillé juste à côté du fort du coup je récupère ses "restes" des cimes d'épicéas de 15 cm de diamètres et des éclats de troncs. J'élague les cimes, pour du petit bois et je conditionne les éclats en "bûches" plus grosses pour tenir mon futur feu. Hélas, le résineux brûle vite alors il m'en faut beaucoup. Je fais tout avec mon tomahawk, il me sert aussi à traîner ou porter le plus lourd,m'évitant ainsi de serrer tout ce bois mouillée contre moi. la scie Fiskars se révèle déjà très utile pour débiter proprement les cimes en buches.

Je découvre une belle buche, un morceau de tronc laissé là, je vois déjà une belle torche suédoise pour ma popotte. Ensuite, je récupère des "rondelles" de bonne taille, une d'elle fera un bon bois gras s'il le faut.

Tout ce bois est très humide et je devine que ça va me poser problème.

J'attaque la réalisation de la torche suédoise:

Là encore, j'utilise logiquement le tomahawk. Je me sers d'un coin en bois et d'un autre en pierre un caillou de bonne taille en guise de masse. Le cœur de la bûche est composé de fibres mouillés, l'arbre devait être malade. Je mets un peu de cette fibre de côté pour voir ce que ça donnera une fois très sec.



Fendue en quatre, la buche est posée sur une grosse pierre plate que j'ai trouvée un peu plus loin sur le chemin. Je lie les quatre morceaux et les entoure de pierres à leurs bases pour les caler. Je n'ai pas envie que la ficelle lâche tout en brulant, qu'ils tombent et ma gamelle avec.

J'allume le feu avec mon coton vaseliné, mon firesteel (Gerber). Une fois le coton en flamme, je pose dessus une petite pastille d'esbit pour tenir l'allumage plus longtemps. Je pose mes brindilles, le petit bois et hop ça prend du premier coup. Malheureusement 5 minutes plus tard, le feu commence à mourir à cause de la buche trop humide alors je recommence avec plus de petit bois et là, ça marche. Je pose des petites pierres au dessus pour soutenir ma gamelle et j'envoie la cuisson de mes pâtes.

[Moralés]

La soirée:

J'ai eu le temps de ramasser ou couper une bonne partie de ce dont j'aurai besoin le lendemain pour faire une table.

La nuit tombe vite et je dois rapidement m'allumer un feu de camp pour rendre ma soirée forestière plus confortable.
J'ai dîné avec des pâtes au curry que j'ai fait cuire dans plus d'eau que prévu afin d'obtenir une soupe avec le jus. Je voulais y mettre des orties mais je n'ai plus le temps. Je me serre de mon réchaud esbit pour compléter mon repas avec une soupe aux champignons et une infusion. Il fais 8° mais je n'ai pas froid du tout grâce à mon tee shirt d'hivers et ma veste Liddl.

Le feu de camp ne veut rien savoir, je dois m'y reprendre à plusieurs fois. A chaque c'est pareil: Coton, firesteel, flamme, brindilles en flamme, petit bois puis hop il meurt. Je souffle doucement, pas doucement, rien n'y change. Je suis têtu mais je garde un peu de coton et d'esbit pour allumer mon réchaud demain matin. J'utilise donc des mouchoirs en papier et le carton de l'esbit. Le bois est trop mouillé mais je récupère une planchette de construction et à l'aide de mon couteau (le gros) je découpe de très fins copeaux, plus je me rapproche du centre de la planche plus ils sont secs. J'en découpe une grosse quantité (à la frontale que j'ai oublié de vous mentionner dans ma liste de départ). Avec le reste de la planchette, je confectionne des fire sticks et du petit bois. Je tente à nouveau et là, doucement mais surement ça marche. Je monte mon feu et il accepte enfin le bois humide. La chance me sourit même, le couloir de tirage confectionné dans le foyer carbure plein pot. J'en profite pour nourrir les flammes. J'installe un poste de travail avec une petite palette posée sur une grande et avec les rondelles de bois trouvées en fin d'après midi,je me fais un siège (sec grâce au sac poubelle) et une table basse.
A la frontale, je trouve un noisetier sur lequel je prélève (scie Fiskars) un morceau qui va me permettre de m'occuper. C'est ainsi que toujours à la frontale, je commence, installé au chaud, à fabriquer une cuillère en bois. De cette façon, je constate que mes couteaux Marttini sont totalement complémentaires.
Le plus gros me sert à bâtonner et tailler gros. Le petit (que j'ai affuté au cuir) est un superbe petit outil.

Malheureusement, alors que j'ai déjà creusé la cuillère, je bâtonne un peu trop fort et gâche tout mon travaille. Pas grave, je recommence avec l'autre moitié du bout de noisetier. J'ai un petit creux, je mange mon gâteau de soja et je vais me coucher vers 01H00. La cuillère est finie mais je décide de l'affiner plus tard. D'ailleurs ce soir, chez moi, je l'ai passée à l'huile de lin.





Avant le passage à l'huile (et après un peu de ponçage).

[Breizhou]

Merci pour le compte-rendu détaillé (sur le parcours mais également sur le matériel !).
Juste une remarque qui me trotte en tête depuis longtemps que je fréquente ce forum :

Lorsque vous citez des éléments de votre matériel, dîtes-vous que peut-être vous êtes meilleur connaisseur d'un outils, d'une catégorie d'outils ou d'une marque que vous ne le pensez. Aussi, si vous dîtes : j'ai pris un Mora, un Victorinox, un Deuter 5C, un camo-T3Z ... il se peut que les gens n'aient absolument aucune idée de ce dont vous parlez.

Or dans ton post c'est marrant car tu as fait ce dont je parle mais tu as également donné la solution, je pense notamment à : "... Un shemagh..." perso je n'ai aucune idée de ce que c'est ! Ca pourrait être un cheval, un couteau, un sac à dos... Alors que plus bas tu marque tout simplement "Une scie rétractable Fiskars" et là on se dit ahhhh bien sûr, alors que si tu avais juste mis "ma Fiskars" moi par exemple j'aurais encore été dans le flou total ^^

Blizzard vous dirait je pense de façon plus synthétique : "Mes amis, évitons l'antonomase à outrance" mais j'ai préféré détaillé ce dont je parlais pour une meilleure compréhension ^^

Ps : j'aime ta hache, le manche est peu conventionnel mais elle semble bien compact et bien méchante pour le bois, le rêve quoi ^^